LE PETIT VIGNOBLE SAINT-POLOIS

 

Voilà le résultat d'un pari un peu fou il est vrai, lancé par un groupe de francs épicuriens, Les Echansons polopolitains.
La confrérie, issue d'une association créée en 1990, "Le Ternois via Saint-Pol", se réunit 2 fois par an autour d'un repas pour apprendre à découvrir et à savourer de bons vins.
Un jour, ses membres ont décidé d'aller plus loin, et, de produire leur propre vin.
Il faut savoir qu'au haut Moyen-Age, la vigne couvrait les rives droites de la Ternoise. Les grimoires de l'abbaye Saint-Bertin en mentionnent l'existence en 855 (et jusqu'au XII ème siècle, au moins) et font état d'une redevance annuelle de 2 chariots de raisin dus par la cité qui deviendra Saint-Pol sur Ternoise.

Puis, suite à un heureux enchaînement de hasard et de chance, un agriculteur, ami d'Yves Héniart, président de l'association, mit à disposition 3000 m² de terrain sur un coteau exposé plein sud.
Le ministère de l'Agriculture - (le titulaire du portefeuille était Philippe Vasseur, maire de Saint-Pol) - donna l'autorisation pour la plantation de 875 pieds de vigne, à titre "culturel".

Les douanes imposèrent des cépages du Loiret, et , Corinne Chevallier, œnologue bordelaise, préconisa 3 variétés:
> Chardonnay
> Pinot gris
> Romorantin

Les pieds furent plantés en 1996.
Mme Chevallier continua de prodiguer des conseils éclairés au fil des saisons et des travaux (effectués par les Echansons)

Fin octobre 2000, vint le temps de la première vendange, 300 litres de jus de raisin furent obtenus après pressage dans un vieux pressoir restauré par un des membres de la confrérie.
Le résultat, 200 litres de vin .
Ce vin impressionna un producteur de l'Anjou : "ce serait une superbe base de Champagne !".

Ses caractéristiques : "couleur limpide, jaune bouton d'or avec des reflets verts, vin très équilibré, très agréable, friand, qui peut vieillir tranquillement quatre à six ans ; charmeur qui accompagnera poissons, coquilles saint-jacques, viandes blanches, fromages à pâtes cuites" aux dires d'un rapport d'œnologue.

Le 21 juillet 2001, ce fut le moment de la mise en bouteilles : 481 fillettes (de 50 cl). Le 3 septembre, le sommelier de l'hôtel Meurin de Béthune, Christophe Caron, rendait son verdict : examen brillamment réussi pour le clos des Marnettes.

 

Cette belle aventure n'est plus d'actualité, faute de sang neuf, les pieds de vigne ont été arrachés en 2015

 

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