L'ANCIEN
CHATEAU FEODAL
Nous
ne connaissons pas l'origine de ce château féodal...
Fût-ce d'abord un petit oppidum gaulois ?
L'existence sur le "Mont" (lieu situé à
600 m de cette zone) d'un ancien cimetière dans lequel
des monnaies gauloises ont été trouvées,
pourrait y faire penser, mais nous n'en n'avons aucune preuve...
Fût-ce une forteresse construite à l'époque
des invasions normandes (fin du IX ème siècle) pour
leur barrer le passage ? Ou bien la résidence d'un Comte
du Ternois vers le X ème siècle ? C'est l'hypothèse
la plus probable.
Notre seule certitude, c'est qu'un point de défense existait
ici au début du XI ème siècle.
Mais il s'agit à cette époque, d'une motte portant
une forte tour de bois entourée de palissades. Etant donné
l'importance totale du site (3 ha), on pourrait penser qu'un village
de huttes (en bois, torchis et chaume) était inclus dans
cet ensemble défensif... mais ce village pouvait également
être situé à l'extérieur, à
proximité de l'ancien cimetière, vers l'Est ; la
première motte pourrait avoir été placée
à la pointe Est du site, dominant la forêt d'où
venait le danger.
Le premier Comte résidant dans ce "castrum" qui
est "dit de Saint-Pol", et dont nous connaissons l'existence
avec certitude, s'appelle Roger. Il habite ici au début
du XI ème siècle, il fait construire une collégiale
dénommée "Saint Sauveur", avec douze chanoines,
et la dote d'une brasserie et de fours à pain... Cette
collégiale était probablement bâtie à
l'emplacement des chapelles du "Château neuf"
que nous aborderons plus tard.
Un des successeurs de Roger, Hugues II de Campdavène, guerroie
contre le Comte de Flandre Charles le Bon; celui-ci vient l'attaquer,
il brûle la tour de bois, résidence du Comte, ainsi
que le village, vers 1119.
La reconstruction qui s'ensuit, dans la seconde moitié
du XII ème siècle, va transformer totalement le
site : sur la motte qui le surplombe (et qui à peut-être
été créée à cette époque),
c'est un donjon carré en pierres qu'on reconstruit, et
l'ensemble de la surface est ceinturé de murailles de grès
et de silex, ponctuées de nombreuses tours.
Une nouvelle transformation intervient un siècle plus tard,
vers le milieu du XIII ème siècle.
Cette enceinte très vaste étant impossible à
défendre (les Comtes de la famille de Chatillon, nouveaux
propriétaires du château, n'y résident pas),
le Comte Hugues décide de couper le site en deux, en creusant
un énorme fossé ; il abandonne la partie Est qu'on
appellera "le Château Vieux", et reconstruit toute
la partie Sud-ouest dominant la ville : c'est ce que nous appelons
"le Château Neuf", dont les bâtiments seront
complétés et embellis aux XIV ème et XV ème
siècles par les Comtes de la famille des Luxembourg, avant
de disparaître complètement, avec toute la ville,
dans la destruction totale de 1537. |