QUELQUES PERSONNALITES NEES A SAINT-POL

ELOY de CORBEHEM

Il naquit le 17 août 1772. Sous lieutenant des Grenadiers en septembre 1793, il fut rapidement promu au grade de Capitaine. Il fut nommé en 1805 Capitaine de Grenadiers de la Gartde Nationale d'Elite, 8ème légion du Pas-de-Calais, 1ère cohorte.
Il fut tué le 28 septembre 1813 en défendant le château de Zeitz près de Leipsick.


LOUIS de CORBEHEM

Frère du précédent, il naquit le 6 octobre 1773. Il s'enrôla dans les Gardes Wallones, puis passa en Espagne, et fit dans la Légion de St Simon les campagnes de 1793 et 1794, où il fut plusieurs fois blessé.
Puis il s'initia à la navigation sous le pseudonyme de Capitaine Vanloon, et, il fit dans les mers d'Amérique le métier de Corsaire de 1795 à 1801. On le trouve à partir de 1801 commandant le brick "Le Chat Noir", jusqu'en 1805 où il devint propriétaire du "Sorcier". En 1808, après la perte de son navire, il arma un autre brick, "Le Triomphe".
Mais une blessure à la tête reçue dans un abordage mit fin à sa carrère maritime. Il revint à St-Pol où il décéda le 1er août 1819.


BERNARD de CORBEHEM

Est né le 12 octobre 1774, il se destina d'abord à l'état écclésiastique , puis émigra avec un de ses frères et s'enrôla dans l'armée des Princes.
On le retrouve dans l'infanterie de la Légion de Damas.Crux, au service de la Hollande, puis en 1795, il passa au service de l'Angleterre. Ensuite, enrôlé de force dans les troupes républicaines, il déserte et rejoint les Chouans de Cadoudal, puis il revint à St-Pol. En janvier 1796, il entra dans les Hussards, dans le corps du Comte de Damas. Décoré le 27 juin 1814 de l'ordre du Lys, il fut promu le 16 mars 1816, chef de Cohorte de la garde Nationale de St-Pol; le Roi Louis XVIII le créa Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de St-Louis le 25 décembre 1816. Il fut maire de St-Pol de 1821 à 1827.
Il meurt le 17 juillet 1852.


JEAN-NOEL COFFIN

Il naquit à St-Pol le 12 mai 1736, fit ses études au collège des Carmes et embrassa la profession d'Apothicaire-Chimiste.
Sous "La Terreur", il fut impliqué dans la fameuse affaire de "l'arbre contre-révolutionnaire" de la rue des Ferroniers et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire d'Arras.
Il avait fait en 1781 l'analyse des eaux minérales de St-Pol (fontaine Midelbourg) et avait consigné le résultat dans un mémoire :

"Analyse d'une eau minérale qui se trouve sur la ville de Saint-Pol .... "


BACLER d'ALBE

Le baron Louis-Albert-Guislain BACLER d'ALBE naquit à Saint-Pol le 21 Octobre 1761 rue d'Arras dans une maison où se trouvait la "Grand'Poste"; Bacler n'a vécu que 8 ans à Saint Pol, sa famille partant pour Amiens. Son père, ancien quartier-maître trésorier du régiment provincial de Toul Artillerie était directeur de la poste aux lettres de notre ville, depuis qu'il avait pris sa retraite. Aussitôt ses études terminées, cédant à son penchant irrésistible, qui, depuis son enfance l'entraînait vers l'étude des beaux-arts et de l'histoire naturelle, il partit à l'âge de 20 ans pour l'Italie. En chemin, il s'arrêta 7 ans à Sallanches et s'adonna avec ardeur à la peinture, et, bientôt, ses tableaux ne tardèrent pas à lui faire une réputation justement méritée.
Plus tard, il s'enrôla volontairement dans le deuxième bataillon des chasseurs de l'Arriège, qui devint ensuite la 56ème demi-brigade d'Infanterie de Ligne (1er mai 1793).
Ses connaissances spéciales, son mérite et sa valeur lui firent franchir rapidement les grades inférieurs. Il se distingua particulièrement aux sièges de Lyon et Toulon, où il reçut 3 blessures, et où son zèle et sa bravoure lui valurent le grade de Capitaine (20 octobre 1793). Puis il servit à Nice en 1794 et 1795, puis en Italie en 1796.
Quand Bonaparte vint prendre le commandement de cette armée, des reconnaissances militaires confiées à Bacler le firent remarquer du Général en chef qui lui ouvrit une carrière plus en rapport avec ses études, en l'attachant à son état-major comme officier géographe-dessinateur et directeur de son bureau topographique (03 septembre 1796). Il se distingua surtout à la bataille d'Arcole, dont il fit en 1804 le sujet d'une grande toile.
Devenu 1er Consul, Bonaparte le nomma chef des ingénieurs géographes du Dépot de la Guerre (22 décembre 1799), et le 23 septembre 1801 lui donna le grade de Chef d'Escadron.
Nommé le 23 septembre 1804 chef du Cabinet Topographique de Napoléon 1er, Bacler resta fidèle à la fortune de ce prince. Puis il fut nommé Général de Brigade, enfin, Napoléon le créa Baron d'Albe en 1809 et lui conféra le 10 avril 1813 le brevet et les insignes de membre de la Légion d'Honneur.
On le retrouve Directeur du Dépot de la Guerre à Paris (nommé le 2 mars 1814).
La Restauration le priva de cet emploi, néanmoins Louis XVIII le nomma Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de St-Louis (19 juillet 1814). Mis en disponibilité le 1er avril 1820, Bacler d'Albe s'adonna à nouveau au culte des Beaux-Arts.
Le Baron Louis-Albert-Guislain Bacler d'Albe mourut à Sèvres, en son domicile rue Vaugirard le 12 septembre1824, à l'âge de 63 ans.

On lui doit (entre-autre):

  • 2 immenses toiles qui ornent le musée de Versailles "La Bataille d'Arcole" et "Le Bivouac de l'Armée Française la veille de la Bataille d'Austerlitz"
  • Comme dessinateur et graveur, Souvenirs pittoresques ou vues lithographiées de la Suisse, du Valais, etc.. (1818)
  • Souvenirs pittoresques de la Campagne d'Espagne (1824), .....

Comme cartographe, sa carte d'Italie, qui à énormément contribuée à l'avancement du dessin de cartes.
Bacler édita lui-même à Paris, dans les années 1802-1803 sa carte générale du théatre de la guerre en Italie et dans les Alpes.


HENRI BILLET

Henri-Joseph-Augustin BILLET est né à St-Pol le 31 décembre 1792.
En 1810, il vint à Paris étudier le droit sous le patronage du conseiller d'état Berlier. Reçu licencié en 1813, il revint dans sa famille. En 1814, il refusa le poste de substitut près le tribunal civil de Montreuil. Pendant les "100 jours", il vit de près certains événements (la fuite de Louis XVIII, du Comte d'Artois et du Duc de Berry à travers le département du Pas-de-Calais), circonstance qui lui permit d'approcher les princes.
Après la bataille de Waterloo, pendant que les armées étrangères occupaient le département, il accompagna le Général Clinton, commandant une division Anglaise, sur le champ de la bataille d'Azincourt, où il chassa le major général de l'armée britannique, lequel, pour faire des trophées de nos anciennes armures, profanait les lieux.
En 1816, il retourna à Paris pour compléter ses études historiques et philosophiques. A la dissolution de la "Chambre Introuvable", il vint se fixer à Arras.
En 1817, il refusa le poste de procureur du Roi près le tribunal de Béthune, ne voulant être qu'avocat. Nommé membre de l'Académie d'Arras en 1821, il consacrait volontiers aux lettres les loisirs que lui laissait sa profession (Considérations sur la situation des idées philosophiques en France au XIX ème siècle; L'éloge historique de Palisot de Beauvois,..)
Conseiller général du canton d'Avesnes le Comte en 1833, il y fut maintenu jusqu'en 1848. En 1848, à la première nouvelle de la Révolution, il fut, à l'hôtel de Ville d'Arras, nommé par acclamations l'un des 3 administrareurs provisoires du département. Henri Billet à énormément écrit [149 articles dans le Progrès du Pas-de-Calais, 186 dans l'Abeille, 7 dans le Puits Artésien].

Les mémoires de l'Académie d'Arras renferment 20 de ses travaux dont "Considérations sur l'ancien régime et la révolution fraçaise - 1865"


EDMOND EDMONT

1849-1926, ancien maire de Saint-Pol.
Linguiste réputé, on lui doit de nombreux travaux. Couronné par l'académie d'Arras en 1879 pour une légende du pays de Saint-Pol écrite en vers patois et en 1883 pour son Dictionnaire du Patois de Saint-Pol, inscrit d'office à la "Société des Parlers de France" à sa fondation, par Gaston Paris en 1887.
Chargé par M. Gilliéron de dresser, en collaboration avec lui-même, l'Atlas Linguistique de France, il a parcouru du 1er août 1897 à fin 1901 la France Romane, la Belgique Wallone, l'Alsace, la Suisse Romande, les vallées Françaises du Piémont et les îles Normandes.
Nommé conseiller municipal en 1888, M. Edmont vit son mandat constamment renouvelé. Le 2 août 1914 il fut élu 2ème adjoint au maire et le 10 décembre 1919, maire de Saint-Pol.
Il a collaboré à : l'Artésien, l'Abeille de la Ternoise, la Paroisse, le Journal de Saint-Pol, la Vie Saint-Poloise, la Revue des Patois Gallo-Romans, la Revue des Traditions Populaires, la Revue Septentrionale, le Renouveau, Bulletin Historique des Antiquaires de la Morinie, aux ouvrages de la Commission Départementale des Monuments Historiques du Pas-de-Calais ; c'est à l'Abeille que sa collaboration a été la plus régulière, elle a duré 42 ans de 1883 à 1925.


JOSEPH-PHILIPPE CHEVALIER

Pharmacien-chimiste, il naquit à St-Pol le 21 mars 1806. Il se lança dans la politique, et se montra l'un des champions les plus ardents des partis avancés. Pendant les dernières années du règne de Charles X, il s'était déja fait remarquer dans diverses circonstances, par sa haine pour le régime monarchique, il attira sur lui les yeux toujours méfiants de l'autorité.
Toutes les tracasseries qu'on lui suscita, ses relations avouées avec les ennemis du gouvernement de Louis Philippe, jointes au souvenir de plusieurs duels qu'il eut de 1826 à 1828 avec des Suisses de la Garde Royale, le placèrent dans l'obligation de quitter Paris.
Etabli d'abord pharmacien à Rouen, il vint définitivement se fixer à Amiens.
Le 22 février 1848, il partit pour Paris où il prit une part des plus actives à la révolution.
Il décéda à Amiens d'une attaque de choléra le 5 juillet 1866.

Ecrits :

  • Le pêcheur converti 1828
  • Traité de géographie métallurgique contenant la description succinte de l'Empire Français 1835
  • Débris des opinions politiques, littéraires et scientifiques 1844
  • La médecine dévoilée, ou examen critique de la science médicale 1855
  • ......

BRUNO DANVIN

Né à Saint-Pol le 18 janvier 1808, fils d'un médecin de cette ville, il prit le grade de docteur le 30 avril 1831 avec cette thèse : La méthode numérique et ses avantages dans l'étude de la médecine. En 1843, il est appelé au conseil départemental de salubrité et nommé médecin des Hospices de Paris pour la circonscription de Saint-Pol.
Bruno Danvin ne fut pas seulement l'un des plus savants médecins de notre région, mais , c'était aussi un érudit.
Il fit appel aux travailleurs de Saint-Pol et fonda le "Puits Artésien", revue scientifique, historique et littéraire qui vécut 6 ans (1837 à 1842). A cette époque, il songea à doter la ville d'une bibliothèque et d'un musée; sa ténacité eut raison de tous les obstacles.
Il fut de 1834 à 1850 membre du conseil municipal et n'accepta les fonctions de maire que pendant quelques mois.
Le docteur Danvin fut aussi poête à ses heures, il est l'auteur d'un assez grand nombre de poésies diverses, de la Chanson du Carnaval de Saint-Pol, de la Sainte Barbe de St-Pol, du Chant de la Fraternité (1848), ....
Il appartenait à un grand nombre de sociétés savantes.
Honoré de 3 médailles du ministère pour services rendus ou travaux publiés comme médecin des épidémies en 1855, 1860, 1867; il reçut encore 3 autres médailles pour travaux divers en 1856, 1858, 1859 et sera fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 14 août 1861.
Il mourut à Saint-Pol le 17 février 1868.

Ecrits :

  • Programme ou avant-projet d'une organisation de la médecine en France, comportant la création d'un ministère de la santé publique
  • De l'insuffisance du secours médical à domicile et de la nécessité d'hopitaux cantonaux
  • .....

GEORGES GRAUX

Georges-Edouard Graux naquit à St-Pol le 15 février 1843, fils de Fortuné-Benoit Graux, chevalier de la Légion d'Honneur et Commandeur de l'ordre de St-Grégoire le grand.
Il commença ses études classiques au collège de la ville et les termina à Paris au Lycée Napoléon, aujourd'hui lycée Henri IV, puis il se consacra à l'étude du droit. Dès qu'il eut conquis son diplôme de licencié, il se fit inscrire au Bareau de Paris. Mais l'étude du droit ne suffisait pas à son activité, il se sentait invinciblement par les choses de la politique. Il devint pendant 4 années (1866 à 1870) le secrétaire d'Ernest Picard, l'un des 5 du Corps Législatif, et entra comme rédacteur au journal fondé par ce dernier "l'Electeur Libre".
En décembre 1871 le gouvernement de la République l'envoya à Bruxelles, comme attaché à la légation Française, jusqu'au 24 mai 1873 (chute de M Thiers). Son rôle d'opposant au gouvernement du maréchal Mac Mahon fut alors très actif.
Au décès de son père en 1875, ses concitoyens l'envoyèrent siéger au Conseil général. Puis il fut chef de cabinet de M. Martel, sénateur du Pas-de-Calais. Il collabora aussi à plusieurs feuilles Parisiennes "au droit", "la gazette du Palais", "la république Française", "le temps". Il fut élu député le 21 août 1881. Pendant cette législature il fit partie de diverses commissions importantes comme celles du budget, des lois constitutionnelles et celle de la loi municipale.
Non réélu en 1885, il sollicita de nouveau les suffrages le 22 septembre 1889 et retrouva son siège qu'il ne devait plus quitter. Il prit alors la part la plus active à toutes les discussions économiques, et à celles dans lesquelles l'intérêt agricole était en jeu.
Il fut avant tout un homme utile, un serviteur désintéressé de la République.
Son oeuvre sociale ne fut pas moins considérable que son oeuvre politique et économique; il fut le promoteur, dans notre arrondissement, de plusieurs sociétés, c'est ainsi qu'il fonda en 1895 la Société de Secours Mutuels des Ouvriers du Canton de St-Pol.
Comme écrivain, il publia diverses études littéraires et juridiques :

  • Rapport sur le travail de Mr E. de Nux 1867
  • Les congrégations religieuses devant la loi 1880
  • Les conventions avec les grandes compagnies 1883

Il décéda à St-Pol le 3 octobre 1900, il était Commandeur de l'Ordre de Léopold, décoration qui lui avait été donnée par le Roi des Belges en juin 1898.

 

D'après "Galerie Ternésienne" par Edmond Edmont, Notice biographique et bibliographique complète par M. Paul Tierny (1929)

 

 

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