Quand
le tabac était cultivé à Saint-Pol sur Ternoise.
La
qualité de notre tabac.
Quoique cette plantation soit restreinte par les réglemens
de 1745, dans des bornes étroites, on ne doit cependant pas
discontinuer de la faire, parce que cette production donne lieu
à un commerce permis en Artois, et d'ailleurs très
considérable ; mais le tabac du cru de cette Province ne
sera jamais de la qualité de celui de l'Etranger ; et pour
lui donner une préparation convenable et s'en procurer le
débit, on ne pourra s'empêcher de le mêler avec
celui de ce dernier.
"L'Inclos
Liquette" à Saint-Pô.
Quoi qu'il en fût, les "tabaquiers étaient déjà
bien présents à Saint-Pol-sur-Ternoise, au XVIIIè
siècle. Selon Edmond-Edmont d'ailleurs, "L'Inclos Liquette"
(L'Enclos Liquette) était recouvert, dans sa majeure partie,
par les terrassements de la gare de Saint-Pol.
C'était autrefois une dépendance de la "Cinse
du Dieu des Camps". Les "Liquettes", "toubacquiers"
bien connus à saint-Pol, l'ont occupé pendant très
longtemps.
Et "Ches Marlettes" (lieu-dit à Saint-Pol et à
Saint-Michel : les Marnettes) désignent une côte à
sous-sol crayeux, située sur la rive droite de la Ternoise,
à l'exposition du sud. On y récoltait le meilleur
tabac des environs, dit "toubaque ed marlette" (tabac
de mamette).
Les
"tabaquiers" de Saint-Pol-sut-Ternoise, au XVIIIè
siècle.
Et pour montrer que les "tabaquiers" étaient nombreux
à saint-Pol, au XVIIIè siècle, voici une liste
de noms relevés dans les actes de mariages de la ville.
* Marchands de tabac :
Marie-Isabelle Bocquet, épouse François Poillon (1739)
; Jacques Cyterne (1742) ; Philippe Hannequin (1743) ; Paul Lemaire
(1743 et 1752) ; Jean-Philippe Bonvin (marchand tabaquier en 1755).
* Tabaquiers :
Pierre Pasquet (1744) ; Jean-Philippe Samier ( 1748) ; Jean-Baptiste
Beugniet (1750) ; J.B.Fromentel (1752, garçon tabaquier en
1755) ; J.B.Verdure (1752, garçon tabaquier) ; Gabriel Duriez
(1752) ; Jean-François Hannequin (1753) ; Joseph Anselin
( 1753) ; François Corne (1754) ; Wallerand Libessart (1754)
; J.B.Hove (1755, garçon tabaquier) ; Guillaume Potel ((garçon
tabaquier en 1755).
Le 20 janvier 1755, Pierre Paul Lemaire, 22 ans, tabaquier, fils
de Guislain, tabaquier, et de Marie-Guislaine Vasseur, épouse
Marie-Antoinette Lemaire, fille de Paul, tabaquier, et de Marie-Antoinette
Libessart.
Jacques Fréelle (1755) ; Philippe-Antoine Hannequin (1755)
; Bernard Mai (1758).
* Fileur de tabac.
Guillaume Potelle (1750).
Le
magasin au tabac.
Et l'on trouve encore de nombreux tabaquiers à Saint-Pol,
sous la Révolution, Pierre-Philippe Bayart, par exemple,
exerce la profession de tabaquier, tabatier ou garçon tabatier,
de 1793 à l'an V. Tantôt on dit qu'il exerce ce métier,
tantôt on le qualifie de menuisier ou compagnon menuisier.
D'ailleurs en 1819 et 1820, après le départ des étrangers,
l'église des Soeurs Noires fut transformée en magasin
au tabac. Un autre magasin fut construit en 1824 et 1825, à
Calimont (lieu-dit de Saint-Pol).
Le mardi 19 juin 1894, la ville de Saint-Pol fut déclarée
adjudicataire des bâtiments et terrains constituant l'ancien
magasin des tabacs en feuilles et appartenant à l'Etat, pour
le prix principal de 30 000 francs. C'est là que fut transféré
l'ancien collège communal (lycée actuel), inauguré
en juillet 1895.
L'Administration des tabacs fit alors reconstruire son magasin dans
la rue Wathieumetz, sur un terrain d'une contenance de 99 a 53 ca,
situé au lieu-dit "Les Quarante", et cédé
gratuitement par la ville, le 7 juin 1884. Ce magasin a été
détruit pendant la dernière guerre. L'un des bâtiments,
qui a pu échapper à la destruction, abrite aujourd'hui
les bureaux de l'Equipement.
15
février 1672.
Le roi Louis XIV octroie à la ville de Saint-Pol le droit
de mettre une imposition " de trois solz sur chascune livre
de tabacque ou negotiane quy se vendront dans toutte l'étendue
de lad, ville et banlieue, pour les deniers en procedans estre employez
aux payemens des debtes et affaires de ceste ville.
documents Marcel Bayart

reproduction d'une carte postale - les planteurs
de tabac
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