Ce
vaste terre-plein pentu était cerné par un rempart
épaulé par une dizaine de tours, sauf du côté
du grand fossé, il n'en reste que très peu de vestiges
visibles.
D'après les textes anciens, le rempart qui ceinturait le
Château-Vieux était fort épais; il était
composé d'un parement de silex et de grès à
l'extérieur, d'un bourrage de craie d'au moins "six
pieds" d'épaisseur (environ 2m) et d'un parement intérieur
auquel était adossée une large courtine de terre. |
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Sur
la gauche, il y avait au moins une tour, peut-être deux,
mais lors de la destruction de 1537, toutes les maçonneries
et les terres sont tombées en contrebas.
Dans le haut du terrain à partir de la gauche, la première
tour s'appelait "tour vers Caillimont" [N°3
du plan] et la seconde la "tour au Mantel" (son
sommet était peut-être ceinturé d'un hour
de bois (galerie circulaire))
[N°2 du plan] |
La
hauteur principale, à la pointe du V que décrivait
la muraille présente à son sommet une plate-forme
d'une trentaine de mètres de diamètre [lettre
A du plan]
C'est l'emplacement d'un moulin à vent construit par les
Comtes après 1537, avec les pierres de démolition;
il fut construit un peu avant la Révolution.
Mais il est possible que, dans l'état primitif du Château,
cette motte ait porté la première tour de bois,
résidence des premiers Comtes... De là-haut, la
vue embrassait toute la contrée, qui était couverte
d'une forêt, et la tour dominait le village qui s'appelait
peut-être "Rougemont".
Sur le terre-plein, la municipalité a récemment
planté un labyrinthe végétal. Au Moyen-âge,
cet énorme terre-plein du Château Vieux portait des
constructions de bois et de torchis, couvertes de chaume; avant
le XIII ème siècle, il s'agissait peut-être,
en partie, d'habitations. Après la restructuration du château,
on trouvait là des granges, une écurie, les tas
de fagots et les bois de chêne à brûler, ainsi
que les matériaux et bois d'oeuvre pour l'entretien de
l'ensemble des murailles et des constructions.
Sur la droite du plan [N°1],
deux hautes tours encadraient la porte principale du Château,
porte à pont-levis sur le fossé, permettant d'accéder
à l'actuelle rue du cimetière, à l'Est de
la ville (et autrefois dans la campagne), et constituaient l'entrée
normale du Château pour les cavaliers et les voitures.
De l'autre côté du fossé, se dressait la muraille
de grès du "Château neuf" et également
une seconde porte à pont-levis encadrée de tours
[N°4 et N°5 du plan]. Ainsi
pour pénétrer dans le Château neuf, en venant
de la campagne avec chevaux et voitures, il fallait franchir un
premier fossé et une première porte à herse
et pont-levis, traverser l'extrémité du terre-plein
du Château vieux, puis un châtelet de pierre, puis
le grand pont et une seconde porte à pont-levis ! l'entrée
du Château était bien gardée !.
Légèrement à droite, la motte du Château
neuf, aujourd'hui plantée de hêtres, portait une
haute et grosse tour dite "tour plombée" [N°7
du plan]; entre cette tour et la porte, existait une autre
tour coiffée d'un toit en poivrière, nommée
"tour des Comtes" [N°6 du
plan]. Mais cet ensemble imposant qu'on pouvait croire
imprenable n'était pas sans faiblesse; au XV ème
siècle un pan de la muraille s'était effondré
dans le fossé entre la porte et la "tour le paon".
Voilà ce qu'on peut dire du Château vieux au vu de
nos connaissances actuelles. |