LA STATUE de NOTRE-DAME des ARDENTS
 
NOTRE DAME DES ARDENTS

Cette statue de Notre Dame des Ardents, située sur le côté du site du Château, fut réalisée par le sculpteur Coëtlogon et inaugurée en 1963. Elle rappelle l' apparition de la Vierge Marie à Norman.


LE MIRACLE DES ARDENTS

Au temps où Lambert était évêque d'Arras, vers l' an 1105, les habitants de cette ville et de toute la province environnante furent frappés d' un mal terrible qu' on appelait "le feu infernal" (sorte de gangrène sèche due à l' absorption d' ergot de seigle), car il brûlait ceux qui en étaient atteints sur toutes les parties du corps.

Or, il y avait en ce temps-là deux jongleurs, l' un nommé Itier, vivait dans le Brabant, l' autre, Norman, dans le Château de Saint-Pol. Ils se vouaient une haine mortelle, car le frère du premier avait été tué par le second.

Une nuit, ils firent tous deux le même songe : une femme vêtue de blanc, la Vierge Marie, leur apparut et leur dit de se rendre en la cathédrale d'Arras. Norman, venant de moins loin, y fut le premier. Il vit tous les malades qui se réfugiaient là, puis il alla raconter à l' évêque le songe qu' il avait eu, mais Lambert crut qu' il voulait se moquer de lui et le renvoya. Itier arriva le lendemain et alla trouver l' évêque lui aussi. Quand ce dernier lui dit que Norman était venu lui conter le même songe, Itier demanda où il se trouvait, car il voulait le tuer sur le champ pour venger son frère. Lambert comprit alors que Marie lui avait envoyé ces deux hommes pour qu' il les réconcilie. Il parla donc à chacun séparément, puis il les mit en présence l' un de l' autre, leur demanda de se donner le baiser de la paix et de passer la nuit en en prière dans la cathédrale.

Au premier chant du coq, Marie leur apparut et leur donna un cierge allumé, leur demandant de faire couler la cire de ce cierge dans de l' eau, puis de la donner à boire aux malades et d' en verser sur leurs plaies. Tous ceux qui crurent furent guéris.

Tout ceci pour nous montrer comment la réconciliation et la prière peuvent opérer de grands miracles, tels que guérir des maladies ou arrêter des fléaux naturels ou des guerres.

A la suite du miracle, une confrérie des jongleurs de Notre-Dame des Ardents s' organise à Arras et des gouttes de la chandelle miraculeuse sont distribuées et conservées dans des "custodes" (reliquaires en argent, en forme de cierge), véritables "joyaux" ; c' est pourquoi Notre-Dame des Ardents est aussi surnommée Notre-Dame du Joyel.

Le Ternois possède 3 de ces custodes, à Saint-Pol, à Moncheaux et à Oeuf.

Le mal des Ardents

Ce feu sacré a déferlé en Europe  à partir du Xème siècle, semant la terreur parmi les populations, connu également sous le nom d'Ignis sacer, la peste de feu, le feu infernal, le feu de Saint Antoine, le mal des ardents (arder: brûler).

L'ergot du seigle:

Le responsable de ce mal, l'ergot du seigle, est un petit champignon parasite des graminées; le grain parasité est hypertrophié et recourbé en ergot, d'où son nom. Les paysans ne se méfiaient pas de ce seigle parasité, il s'agissait pour eux d'une variété nommée le seigle cornu. Cet ergot contient de nombreux alcaloïdes dont les effets toxiques vont expliquer les diverses formes de la maladie. Certains malades verront leurs membres se gangrener (circulation du sang bloquée), devenir noirs et secs, comme brûlés par le feu, d'autres souffrent de crises de contractures impossibles à contrôler, les membres révulsés, ils crient, rongés par le feu intérieur.
Le malade succombe dans les premiers jours à une intoxication majeure, par contre, la guérison peut être très rapide s'il cesse de manger du pain infecté.

 

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