Un
fait frappe les esprits lorsque l’on se penche sur l’histoire
des maires de Saint-Pol-sur-Ternoise : depuis 1790, une quarantaine
de maires se sont succédés à la tête
de la capitale du Ternois. Le mandat municipal peut ainsi s’élever
à une moyenne de 5 ans, et cependant, cinq longévités
sont à relever : celle de Lucien Pignion, maire durant
24 ans (1965-1989), Louis Lebel pendant 19 ans (1925-1944),
Victor Héroguelle d’Amiens durant 18 ans (1886-1904),
Jean-Baptiste Bornay (1830-1845) et Ildephonse Roden (1904-1918)
pendant une quinzaine d’années. Ces durées
contrastent avec de nombreux parcours éphémères.
(NDLR)
Aux
yeux de la plupart des citoyens, le maire reste l’homme
politique principal. N’est-il pas celui qu’ils peuvent
rencontrer le plus souvent ? A travers le temps, chaque maire
s’efforce de satisfaire les besoins du moment, de faire
évoluer la ville, de faire face aux nécessaires
modernisations, et tente de répondre au mieux aux goûts
du temps comme aux prévisibles changements.
C’est une lente évolution qui, au cours du XIXème
siècle, transforma peu à peu le statut du maire
qui, d’agent nommé par le pouvoir central, deviendra
représentant élu de la commune. Les différents
régimes politiques qu’a alors connus la France
(Monarchie, Empire, République) ont considéré
le pouvoir municipal comme un enjeu essentiel.
Celui qui se trouvait
à la tête de la capitale ternésienne était
d’autant plus important aux yeux de l’autorité
supérieure que la ville était le siège
d’une sous-préfecture (jusqu’en 1926). Par
son importance administrative donc, et par sa situation géographique,
au cœur d’une grande région rurale, le comportement
électoral de la ville avait valeur d’exemple et
pouvait constituer un bastion politique. De plus, il était
fréquent que le maire de Saint-Pol occupe le poste de
sous-préfet par intérim.
7
maires durant la période révolutionnaire
Suite
à la loi du 14 décembre 1789 qui accorde aux communes
le droit de désigner leurs officiers municipaux, les
échevins saint-polois, au premier rang desquels figure
l’avocat Guffroy, publient le 23 janvier 1790 une proclamation
adressée aux électeurs, leur signifiant l’avancée
sur le plan politique de cette loi : « Les jours
de paix et de bonheur vont renaître ; il nous tarde d’en
accélérer l’heureux instant, et de voir
revivre dans nos âmes le doux repos et la tranquillité
après lesquels tous les bons citoyens soupirent avec
ardeur. La seule passion qui doit nous animer est celle du bien
public. Montrons qu’elle seule nous inspire, en mettant
à notre tête des citoyens dignes, par leurs talents,
leur âge, leur expérience et leurs vertus, de nous
commander. »
Le 5 février, l’avocat Emmanuel Herman est élu
maire pour une durée de 2 ans. Le notaire royal Marie
Lamoral Joseph Lanne lui succède de novembre 1791 jusqu’à
sa mort le 5 janvier 1793. Après un intérim de
quelques mois assuré par Dominique Wallart, le chirurgien
Procope Miennée, surnommé « Guérit
tout », occupe le fauteuil majoral durant la Terreur.
Comme ce président du Comité de surveillance de
Saint-Pol, fidèle de Joseph Lebon, occupe également
les fonctions de juré aux tribunaux d’Arras et
de Cambrai, il est remplacé l’année suivante
par Valentin Debret, qui lui-même cède sa place
le 7 juillet 1795 au marchand Jean-Noël Leclercq-Danvin
à la suite d’une réorganisation des autorités
saint-poloises ordonnée par le représentant Delamare.
Le 19 octobre, la municipalité qu’il conduit est
destituée, notamment parce que « loin de donner
à la publication de l’acte constitutionnel toute
la solennité qui devait accompagner ce grand acte, cette
municipalité l’a fait publier par un enfant de
10 ans, et qu’il a fallu la contraindre de le faire publier
une seconde fois avec la dignité qu’il convenait. »
Le médecin François Joseph Joanne est désigné
maire.
Suite à la promulgation de la Constitution de l’an
III, les communes rurales sont groupées sous la direction
d’une administration municipale de canton. Chaque commune
est représentée par un agent et un adjoint municipal.
Ainsi, le 1er novembre, l’imprimeur Nicolas Joseph Duflos,
occupe le premier la présidence de la municipalité
de canton, et en 1797, Henri Joseph Thellier lui succède.
Des
maires étroitement liés aux tournants politiques
Après
le coup d’état du 18 Brumaire, la Constitution
de l’an VIII fait du maire l’agent direct du pouvoir
exécutif, nommé par le Préfet pour les
communes de moins de 5.000 habitants et par le Chef de l’Etat
pour les autres. Les maires voient leurs fonctions étroitement
limitées, leur gestion étant surveillée
de près par les sous-préfets.
Sous le Consulat et l’Empire, sont nommés successivement
maires, le médecin Augustin Joseph Graux, de 1800 à
1803, et Ignace Daverdoingt, de 1803 à 1815. Celui-ci
préserve la ville du pillage que lui réservait
une horde de cosaques venus l’occuper en mars 1814. L’élection
des maires et adjoints du 15 mai 1815 est considérée
comme irrégulière. Le sous-préfet estime
que plusieurs individus n’ayant pas le droit d’exercer
leurs droits civiques ont tout de même voté.
Sous la Restauration, suivant une idéologie traditionaliste,
les conseillers municipaux sont choisis parmi les habitants
riches et considérés. La ville connaît plusieurs
maires : Henri Charles Onuphre de Belvalet, marquis d’Humeroeuille
de 1815 à sa mort survenue le 26 septembre 1821 ; puis
Bernard de Corbehem, de 1821 au 17 mai 1825, date de sa démission
puisqu’il occupe le poste de juge de paix du canton de
Saint-Pol, le premier adjoint Charles Willemetz remplissant
les fonctions de maire jusqu’au 15 juillet ; enfin, Ignace
Daverdoingt, de 1825 à 1830.
Ce dernier qui a exercé par deux fois les fonctions de
maire, démissionne au lendemain de la Révolution
de 1830, après avoir refusé de prêter serment
au Roi des Français, Louis-Philippe.
Sous la Monarchie de Juillet, les maires restent nommés
par le Préfet, et pour les villes de plus de 3.000 habitants
et les chefs-lieux de canton, par le Roi. La fortune et l’âge
jouent souvent un plus grand rôle que les opinions politiques
dans le choix et le maintien des maires. La loi du 21 mars 1831
permet l’élection des conseillers municipaux au
suffrage censitaire.
Le médecin Jean-Baptiste Bornay dirige Saint-Pol à
partir du 12 septembre 1830. La ville coule des jours heureux
et prospères au début de son administration. Tout
comme le pays qui semble se moderniser sur le plan économique
et social par le développement de la centralisation et
le foisonnement des idées politiques et artistiques.
Les édiles accordent une large part de leur action à
réorganiser les établissements scolaires, afin
que le peuple soit instruit. La cité se dote d’un
musée et d’une bibliothèque. Le marché
aux chevaux est organisé, la question du chemin de fer
et celle de la canalisation de la Ternoise évoquées.
Le 5 juin 1845, Jean-Baptiste Bornay démissionne, n’acceptant
pas les critiques émanant d’une majorité
de conseillers au sujet de sa conduite des affaires municipales.
Ces conseillers souhaitent ne plus lui accorder leur concours,
puisque, avec son premier adjoint, Eugène Ricouart, ce
maire n’a aucun égard pour les vœux qu’ils
émettent.
De juin 1845 à août 1846, François Jacques
Génelle occupe provisoirement le poste de maire, qu’il
abandonne, sa profession d’avocat l’obligeant à
des absences prolongées. Il échoue dans sa tentative
de création d’un commissariat de police, projet
qui est loin de faire l’unanimité au sein du conseil.
L’avocat Louis Adrien Cressent, le remplace, mais il est
bien vite contesté pour son action personnelle par les
autres élus, qui lui reprochent de prendre des décisions
non discutées lors des séances du conseil municipal.
« Le maire lutte contre le conseil, et loin de consentir
à une retraite qui ramènerait l’harmonie
dans les délibérations, il s’obstine, il
veut dominer, brider la majorité » déplore
Bruno Danvin lors d’une séance houleuse. Sur fond
de crise économique au niveau national, Saint-Pol connaît
une impasse politique, à laquelle les journées
de Février 1848 vont mettre en quelque sorte fin.
11
maires de 1848 à 1870
Sous
la Seconde République et le Second Empire, les changements
que connaît la ville à sa tête sont nombreux
puisqu’en l’espace de deux décennies, 11
maires se succèdent. Le 27 février 1848, une commission
exécutive, présidée par Jean-Baptiste Bornay,
gère les affaires communales. Le 29 mai, ce dernier est
nommé maire. La loi du 3 juillet 1848 décide l’élection
des conseillers municipaux au suffrage universel masculin. Maires
et adjoints, pris au sein du conseil, restent nommés
par le pouvoir exécutif dans les communes de plus de
6.000 habitants et les communes chefs-lieux ; dans les autres,
ils sont élus par le conseil.
Jean-Baptiste Bornay démissionne le 3 avril 1849. Ange
Héroguelle est nommé maire provisoire, mais sa
profession de receveur des deniers communaux le contraignant
à de fréquentes absences, il démissionne
quelques mois après En septembre 1849, le préfet
nomme Bruno Danvin, maire provisoire, charge qu’il accepte
par devoir. Il démissionne le 31 décembre 1849,
invoquant l’incompatibilité morale qui existerait
entre les fonctions de maire définitif et de médecin
des établissements de bienfaisance qu’il occupe.
En janvier 1850, Henri Lemoine est nommé maire définitif,
mais il meurt quelques mois plus tard. Du 4 juin 1850 au 7 juin
1851, François Jacques Génelle occupe de nouveau
le fauteuil majoral et démissionne pour des raisons inconnues.
Jusque décembre 1851, Henri Détape lui succède.
Un intérim est ensuite rempli par le premier adjoint
Charles Lavoisne. Le 24 juillet 1852, un décret nomme
Fortuné Graux. Une stabilité politique semble
revenir, puisqu’il reste maire jusqu’en 1858, date
à laquelle il choisit de quitter ses fonctions pour se
consacrer exclusivement à celles de conseiller général,
qui l’obligent à s’absenter fréquemment
de Saint-Pol.
Nommé le 12 juin 1858, Charles Lavoisne renonce à
être maire en octobre 1860, désirant prendre du
repos. Le 9, le notaire Victor Détape lui succède,
et démissionne le 29 novembre 1863, se heurtant à
l’opposition des habitants au sujet de son projet d’embellissement
de la ville, avec la construction d’un nouvel hôtel
de ville et d’une nouvelle sous-préfecture. Les
souhaits des « classes aisées »
coïncident rarement avec les désirs des « classes
laborieuses ».
Après un court intérim du premier adjoint, Guislain
Locquet, Fortuné Graux revient au poste de maire le 20
janvier 1864.
Le
temps des Républicains
La
République proclamée, le bonapartiste convaincu
Fortuné Graux est remplacé le 12 septembre 1870
par une commission exécutive. Le docteur Emile Planque
est nommé maire le 12 mai 1871. Suspendu en décembre
1877 pour avoir exposé des convictions plus conservatrices
que républicaines, il est remplacé par Charles
Maillart le 19 février 1878. Premier maire élu
par les conseillers municipaux en 1884, il démissionne
en milieu de mandat, en février 1886, invoquant son grand
âge : 82 ans.
Le 28 mars, trois tours de scrutin ont lieu pour désigner
son successeur. Firmin Didier puis Gorges Graux obtiennent successivement
la majorité, mais refusent d’assumer les responsabilités.
Le 1er avril, Victor Héroguelle est élu maire.
Le régime républicain semble assurer la stabilité
politique, les élections municipales se déroulant
tous les 4 ans, et le maire étant, depuis 1884, élu
par les conseillers municipaux qui émanent du suffrage
universel (bien que les femmes en soient encore exclues) : Victor
Héroguelle d’Amiens reste maire jusqu’en
mai 1904.
Viennent ensuite Ildephonse Roden, de 1904 à sa mort
survenue en 1918 ; Edmond Edmont, de 1918 à 1925, puis
Louis Lebel de 1925 à 1944.
Cependant, en juin 1931, au lendemain de la grande manifestation
organisée pour le cinquantenaire de la loi sur la laïcité,
Louis Lebel démissionne à cause d’une tension
avec son premier adjoint, Leclercq, au sujet du projet scolaire.
Il est réélu triomphalement lors de la municipale
complémentaire.
Au sortir de la guerre, les femmes conquièrent le droit
de vote, mais la ville de Saint-Pol reste toujours dirigée
par des hommes durant de courts mandats : le professeur Oscar
Ricque, nommé en 1944, élu par deux fois en 1945
et 1947, qui a la délicate tâche d’administrer
une ville détruite à 70 %. De 1953 à 1959,
l’huissier Lucien Duprez règle tant bien que mal
la question de la reconstruction de la ville. Pierre Bonnel
n’assure qu’un seul mandat, de 1959 à 1965,
avant d’être battu par la Gauche.
La
longévité politique de Lucien Pignion
Les
élections municipales de 1965 représentent une
date importante dans la petite histoire politique de Saint-Pol
: cette année-là, pour la première fois,
les Saint-Poloises et les Saint-Polois ont à faire un
choix clair parmi les candidats. D’un côté,
une liste conservatrice conduite par le maire sortant, Pierre
Bonnel ; de l’autre, une liste d’Union de la Gauche,
composée de 9 socialistes, 9 communistes et 5 non-inscrits
connus pour leurs sentiments démocratiques, pour leur
attachement aux idées de la gauche et pour leur action
militante laïque. Le premier tour ne donne lieu à
aucune surprise : les électeurs semblent en effet confirmer
le désir de voir maintenue en place la formation municipale
sortante. Pour sa première candidature politique, Lucien
Pignion est élu conseiller avec le plus grand nombre
de voix. Au second tour, à la surprise générale,
la liste de gauche passe au complet, et obtient 16 sièges
sur 23.
Le jour de son élection au fauteuil majoral, Lucien Pignion
déclare : « Les responsables nouveaux mesurent
combien leur mission est périlleuse, et combien il leur
faudra de dynamisme, de courage, de volonté pour faire
face et à leurs engagements et à la résolution
des problèmes qui leur seront posés : je tiens
à répéter que nous sommes pleinement décidés
à les surmonter. »
Jusqu’à sa mort, Lucien Pignion est constamment
réélu maire. En 1971 et 1977, les listes qu’il
conduit sont élues au complet.
L’opposition conservatrice, d’abord emmenée
par le conseiller général et député
Pierre Bonnel, puis par Henri Devillers, ne fait sa réapparition
au sein du conseil municipal qu’en 1983, en raison de
la nouvelle loi électorale.
En un quart de siècle, par son action volontariste, la
municipalité change profondément la petite bourgade
de Saint-Pol dans son aspect mais aussi dans ses fonctions.
« L’imagination au pouvoir », telle
est la formule employée par le bulletin socialiste L’Espoir
en 1975, dans un article consacré à la gestion
municipale de Lucien Pignion. Saint-Pol se transforme, s’embellit,
se rajeunit, se modernise. La ville s’affirme comme un
centre administratif, un centre d’activités commerciales,
artisanales, d’industries agroalimentaires, d’entreprises
diverses, un centre de services. La zone industrielle passe
de 80 emplois en 1965 à plus de 1.000 en 1989. Une clinique
privée fait son apparition. Un stade est construit, ainsi
qu’une salle d’éducation physique. Une seconde
maison des Jeunes est aussi érigée. Un Collège
d’Enseignement Technique est ouvert dès septembre
1970. Jour après jour, le cadre de vie et l’environnement
s’améliorent ; les activités sportives,
de loisirs, de détente … se développent
au sein d’un milieu associatif dynamique et riche ; le
parc immobilier grandit, avec le nouveau quartier de Canteraine
(avec sa Résidence Mieux Vivre), et celui de Rosemont.
La politique communale touche bel et bien tous les niveaux de
la population, et surtout les plus démunis. L’énorme
majorité des habitants se trouve associée, et
surtout les classes sociales les plus modestes, aux cérémonies
du jumelage entre les villes de Saint-Pol et de Warstein. Les
aînés sont fêtés chaque année
au cours d’une journée qui comporte une visite
de la ville en car, et un banquet. La municipalité se
penche sur les problèmes intéressant la jeunesse
qui s’exprime à travers les activités de
la Maison des Jeunes et de la Culture.
« Vivre Mieux à Saint-Pol », tel
est le résumé, et le programme qui était
annoncé durant la campagne de 1965. Durant ces 5 mandats,
un seul objectif a guidé Lucien Pignion, mais aussi ses
différents adjoints et conseillers municipaux : la vie
de la communauté saint-poloise. Ces nombreuses années
d’administration ont procuré à Lucien Pignion,
comme il aimait à le répéter : « la
satisfaction profonde de Servir, d’être Utile ».
Dans Nord Matin, en 1970, Lucien Pignion avait déclaré
: « On n’administre pas une ville avec des
sourires, mais en s’y attachant de toutes ses forces,
de toute sa volonté, de tout ce qu’on peut avoir
aussi de généreux en soi. On y travaille, pardonnez-moi,
avec son cœur, avec ses tripes aussi, car c’est une
perpétuelle obstination qu’il faut utiliser pour
mener à bien les tâches administratives d’une
part et les innombrables petites difficultés individuelles
que connaissent les administrés. »
Profondément attaché à sa ville et au Ternois,
Lucien Pignion refusa le portefeuille de secrétaire d’Etat
à la formation lors de la constitution du Gouvernement
de Pierre Mauroy en 1981.
5
maires en une décennie
Le
7 novembre 1989, les Saint-Polois et les Ternésiens sont
frappés de stupeur à l’annonce de la mort
de Lucien Pignion, terrassé par une crise cardiaque.
Ses funérailles rassemblent une foule importante, et
toute une région se réunit à l’église
de Saint-Pol pour rendre un dernier hommage à celui qui
a été un serviteur de la République, un
homme de conviction, un maire attentif aux problèmes
quotidiens de ses concitoyens.
Le premier adjoint Rémy Cachera a la lourde tâche
de lui succéder. Lucien Pignion n’a jamais clairement
désigné de successeurs, bien que les prétendants
n’aient pas manqué. En 1992, des divergences au
sein de la majorité municipale, des dissidences même,
apparues au sein de ses composantes, laissent penser qu’une
crise municipale est proche. En mai, Rémy Cachera décide
de démissionner afin de clarifier la situation. Maurice
Louf est élu maire. En 1995, le tout récent ministre
de l’Agriculture, Philippe Vasseur, l’emporte face
au maire sortant.
En décembre 1999, il se retire de la politique, et abandonne
progressivement ses mandats de député et de conseiller
régional, et en juin 2000, démissionne de son
mandat de maire. Jean Pépin lui succède jusque
mars 2001, et ne se représente pas. L’équipe
emmenée par Maurice Louf, chef de file de l’opposition,
l’emporte sur celle conduite par Dany Destrehem, adjointe
à la culture sortante.
Si
le maire reste la figure principale de l’histoire d’une
ville à un moment donné, et celui qui se voit
attribuer son nom à une rue, à une place ou une
école, il ne faut cependant pas oublier les adjoints
et les conseillers municipaux qui l’entourent. Qu’auraient
pu faire jadis Jean-Baptise Bornay sans son premier adjoint
Eugène Ricouart, Ildephonse Roden sans Eugène
Delahousse, ou plus près de nous, Lucien Pignion sans
Henri Picot, dont le nom est indissociable du maire socialiste
? |